vendredi 22 décembre 2023

Projet de série NUNYA


 ... Dans chacune de leur dispute nait la résolution d’une question liée à une thématique,
Ce qui les pousse à effectuer des recherches à travers des séquences animées. un projet de série de ADMAH5 Studio en cours de production. 

mercredi 21 septembre 2022

Le caïman sacré de Messan Agbopletou et Adamah N. HANVI


 

Note de lecture de « Le Caïman sacré » de Messan AGBOPLETOU.

Messan AGBOPLETOU est militaire de carrière en retraite. Formé en France pour l’Armée de l’air, et en chaudronnerie des avions, il est aussi un féru des lettres. Messan, écrivain jeunesse, togolais, est l’auteur des albums jeunesses : Le Caïman sacré et La Chèvre de la vieille Onéné. L’auteur adore aller à la rencontre des élèves avec ses livres.
Armand Messan AGBOPLETOU s’en est allé le 16 mai 2012. Nombre de ses œuvres restent inédits.

Messan Agbopletou, Adamah Hanvi, Le Caïman sacré, Lomé, Editions Graines de pensées, 2008, 31 pages.

Dans, Le Caïman sacré de Messan AGBOPLETOU, il est question avant tout de gouvernance. Des attentes d’un peuple vis-à-vis de son monarque. Nous sommes en présence d’un roi (Akuamu) qui fait subir à son peuple d’impensables supplices, jetant les victimes (bâillonnées) sur les routes de l’exil. Un exode, sans plan de fuite, ni alliée, où la divination devient un bouclier, un catalyseur permettant aux forces de la nature d’ériger un pont fait de caïmans (alignés) pour que le peuple Adan, opprimé, traverse le fleuve Zio et atteigne l’autre rive. Celle qui rime avec liberté et la trouvaille « d’une terre paisible et accueillante. » (p.5)
Ce récit nous raconte l’histoire des hommes enferrés, oppressés, écartelés à un tel point que le seul remède est soit la mort ou la fuite. Le narrateur ne nous fait pas cas de révolte. De réaction des Adans contre le tyran. « Le grand devin du clan, Boko Sagbo, qui ne put rien contre les atrocités du tyran Akuamu… » (p.8) Les souffrances du peuple Adan se révèlent avec l’usage des mots comme : « cris », « lamentations », « pleurs », « désolation », « souffrance », « coups », « triste », « fatigués », « affamés », « assoiffés », « épreuve », « sacrifice » ; des verbes ou expressions tels que : « subir », « infliger », « intima l’ordre » (p3-6).
Un important champ lexical lié à la cruauté de leur monarque motive ce besoin d’exil du peuple Adan : « sanguinaire », « intelligence diabolique », « cruel roi », « despote », « méchant roi », « sbires », « atrocités », « tyran ». (p3-8) Et la route vers la terre de paix n’est pas de tout repos. Dans l’âme du peuple Adan, le champ lexical de la prudence, voir de la peur est présent : « discrètement », « n’osèrent même pas », « peur », «la peur au ventre », « hésitantes », « en retrait », « inquiets ». (p.5-13) Un vrai chemin de croix pour les Adans.
Cet exil, situation d’une personne qui a dû quitter l’endroit où il vivait comme définit dans l’Encyclopédie Encarta, ici dans Le Caïman sacré, est porté par les termes : « prendre la route », « s’aventurer », « marche », « mettre une distance raisonnable entre lui (le peuple) et le méchant roi Akuamu », « terre d’accueil », « atteindre l’autre rive ». (p.3-13)
L’illustrateur du récit Adamah HANVI montre des femmes avec leurs enfants au dos, un ballot sur la tête. Celles-ci sont dépouillées de tout ce qu’elles possèdent. Un homme porte un enfant dans son dos, chose exceptionnelle ! (p.3-12) Tout pour dire que le drame que vit ce peuple, fait que chacun met de côté les habitudes. Une femme un peu en retrait du groupe, se retourne, le regard plein de regrets de ce qu’ils laissent. Une nostalgie. Eponyme de la femme de Loth. Voudrait-elle retourner sous le joug du tyran ? A-t-elle le blues de tout le pan de sa vie laissé derrière elle ?
Ici, les Adans ont fait le mythique choix que l’on retrouve dans l’histoire biblique. C’est l’épisode de la fuite des hébreux des chaines de Pharaon. Dans le récit biblique (l’Ancien Testament), le meneur des hébreux, celui qui est en étroite relation avec Dieu est Moise, un prophète et législateur hébreu. « Moïse tend la main vers la mer dont les eaux se fendent pour laisser un passage entre les murailles liquides ; le peuple s’engage dans le couloir ainsi dégagé. Les Égyptiens s’introduisent à leur tour dans le passage mais Moïse, à la demande de Yahvé, fait revenir la mer à sa place et les troupes du pharaon meurent englouties. » (Exode, XIV, 15-31)
Cet exode dans Le Caïman sacré éveille à notre mémoire une autre migration. Celles des Agnis et des baoulés, cousins des Ashantis du Ghana, leur permettant de construire la Côte d’Ivoire. La Reine Pokou, une princesse Ashanti, à la tête des Baoulés et des Agnis, en Afrique de l’ouest devait franchir le fleuve Comoé. Selon les devins, elle devait sacrifier son fils. Elle réussit l’épreuve de l’eau après le sacrifice de son fils jeté aux crocodiles.
Dans Le Caïman sacré, cette traversée prend une tournure autre. C’est à Boko SAGBO, le devin du clan Adan que revient cette mission de guide choisi par le monde de l’invisible. Celui-ci a les dispositions pour communiquer avec les ancêtres et autres divinités, et même avec Mawu, l’insurpassable.
Toutes ces entités ineffables viennent au secours du peuple qui se retrouve entre deux feux : Celui de traverser à tout prix le fleuve Zio ou de se faire rattraper par les hommes du Roi Akuamu et ainsi périr.
Un champ lexical de la divination révèle à profusion cet aspect de l’exode : «le devin», «prêtresse vaudou», «divinatoires», «dieux protecteurs», «message», «cauris», «consulter», «oracles», «génie du fleuve», «honoré», «vossa», «dons», « objet de culte » «invocations», «libations», «Boko», «vénérable caïman», «offrandes», «alliance», «totem»; «sacré», «culte», «cérémonie», « Gnigblè » «dieu caïman», « invoquait», «prière», « sanctuaire », «salut», «invoquer», «Mawu», «ancêtres», «Sakpatè», «Hêviesso, «Avlékété»,«Egoun», «Mami», «aïeux». (p 6-31)
Hanvi nous embarque dans la méditation devineresse de Boko Sagbo demandant assistance aux forces de la nature. Le pont qui émerge et flotte sur le fleuve apaisé. La traversée. Le premier pas du devin sur l’autre rive et cette nouvelle vie qui attend le peuple Adan donnent de la chair aux mots. Le lecteur a en plus du son (les mots) l’image de ce récit qui se déroule devant ses yeux.
« Le séjour d’un tronc d’arbre dans l’eau ne le transforme pas en crocodiles. » dit un proverbe Ewé-mina. Les illustrations nous présentent de gros troncs d’arbre ballotés par les flots. (p.6) Mais dans Le Caïman sacré nous sommes confrontés à l’événement contraire. Les troncs d’arbre dans Le Caïman sacré ont la faculté de devenir « un pont », une ouverture sur un monde autre. « L’eau du fleuve semblait s’être calmée et l’on voyait bien distinctement un tronc d’arbre flottant à sa surface. Un tronc d’arbre, puis un deuxième, un troisième, un autre puis un autre encore (…) une passerelle, un pont ». (p.11) De quoi, susciter l’angoisse auprès des exilés, « inquiets ». Mais « à pas mesurés, le clan Adan traversa le fleuve. (…) Dès qu’il (le devin) posa le pied sur la terre ferme, la passerelle se disloqua et les troncs disparurent sous les flots. (…) Le devin se retourna et remarqua deux yeux jaunes qui s’enfonçaient lentement sous l’eau. » (p.13-14)
Le Caïman sacré de Messan AGBOPLETOU raconte une histoire qui s’inscrit dans la grande migration du peuple Ewé. Il revisite un fait historique à la véracité patente mais aux complexités jamais élucider jusqu’à nos jours : il s’agit de la grande migration du peuple Ewé, entamée à Notsé sous le règne du roi AGOKOLI que l’histoire situe vers le 17ieme siècle. AGOKOLI était-il un tyran ? « Les péripéties de ce règne ne furent pas certes banales, mais elles ont été par la suite exagérément grossies, et déformées par les traditions, tant si bien que les passions et polémiques soulevées par ce souverain sont loin de s’apaiser. »
La notion de liberté est intimement liée à celle du sacrifice, et du sacrifice de ce que l’on a de plus cher. La Reine Pokou pour cette liberté sacrifie son fils. Comme le Christ sa vie pour racheter les hommes de la perdition. Quels sacrifices sommes-nous prêts à consentir pour acquérir cette liberté ? Le peuple Adan, dans ce récit a trouvé sa voie et sa voix, celle de la liberté. Et les traces de ce succès ont traversé les siècles, existent aujourd’hui encore chez les Adans comme la sainte Cène perpétuée en mémoire du sacrifice de Jésus Christ. A Azo, un des villages des Adans, chaque année, le caïman est honoré durant Ezoza, la fête du dieu caïman. Il est un « totem ». Un animal sacré, protégé. « Le caïman, ne doit, ni être tué, ni être consommé » (p.25), une autre façon de préserver la nature en passant par le prisme culturel.
« L’alliance entre le village Adangbé et le caïman était scellée. Désormais, les jeunes filles du village se font scarifier trois traits horizontaux sur l’avant bras gauche en signe d’appartenance au clan Adan et en souvenir du pont érigé par les caïmans. » (p.23) On en parle au travers des plaisanteries, au Togo, en appelant les jeunes filles Adan par ‘’les filles Adidas ».
Plusieurs éléments du texte l’inscrivent dans le contexte d’un récit fantastique. Ici, le merveilleux prend une place de choix. Le texte est émaillé d’éléments prodigieux créant un univers fantastique. On a l’impression qu’on est dans l’univers du conte. « Vider l’eau de leurs puits pour en remplir la rivière », « capturer toute la poussière du royaume pour en remplir leurs puits » ; « cependant, le grand devin n’était plus visible. N’avait-il pas suivi les autres ? S’était-il noyé ? S’était-il donné en sacrifice pour ses frères ? (…) Toute sorte d’interrogations se bousculaient dans leur tête quand le devin, soudain, émergea sur la passerelle. Dès qu’il posa le pied sur la terre ferme. » (p3-14) Remarquons l’usage d’heureuses allégories « toute sorte d’interrogations se bousculaient. », « Plusieurs lunes s’écoulèrent » . (p.14-16) Agboplétou réussit, dans son récit, à donner corps et mouvement aux interrogations du peuple Adan. A rendre autonome ces mouvements avec l’usage d’un verbe pronominal « se bousculer ». Son art par le traitement du matériau narratif permet de rentrer encore plus dans le fantastique.
« Un gros tronc d’arbre vint s’échouer à ses pieds. Boko voulut s’en saisir, mais le bois se métamorphosa en caïman. Celui-ci, de ses yeux jaunes, fixa intensément le devin, hocha la tête avec gravité, puis s’en fut. (…) Le devin se mit à consulter les oracles. Leur réponse ne l’étonna pas. Le peuple Adan avait eu la vie sauve grâce aux caïmans qui s’étaient transformés en troncs d’arbres pour former une passerelle. » (p.19) L’univers du merveilleux est à son combe, dans Le Caïman sacré.
Chez les Adans le séjour d’un tronc d’arbre dans l’eau, peut transformer celui-ci, en crocodile, selon le contexte et l’urgence de l’heure.
Le fantastique se retrouve dans les illustrations. Celle du frontispice du livre nous présente le village Adangbé, les habitants et les crocodiles se promenant dans la cours des maisons, à coté des enfants, des poules, en toute quiétude.
« On raconte de nos jours encore, dans la région, de temps à autre, on aperçoit un caïman, portant un petit canari sur la tête, signe de bénédictions pour ceux qui l’on vu et qui ont l’âme pure. » (p.26) L’illustrateur de ce récit nous livre de belles pages empreintes d’un timbre fantastique. Une aubaine pour les lecteurs. Il nous présente dans toute sa grandeur ce caïman devenu objet de culte pour les habitants du village Ezo.
Il est avéré selon les zoologues que le caïman ne peut se localiser dans la zone géographique où se déroule le récit de l’histoire du peuple Adan. C’est-à-dire en Afrique de l’ouest. L’auteur a-t-il voulu exprès pousser aussi loin le fantastique dans son récit ? Dans la zone comprise entre le Togo, le Bénin et le Ghana, et en Afrique, généralement, il n’existe que des crocodiles. Les caïmans se localisent dans les régions tropicales du continent américain.

Le champ lexical de la joie dépeint cette « terre paisible et accueillante » retrouvée au bout de mille efforts : « heureux », « dignité », « quiétude », « paisible », « havre de paix ». (p.3-16) L’illustrateur nous montre ce nouveau monde des Adans en plongée. Une vue qui ratisse large.
La durée de la narration est courte. Elle s’étend sur trente et une pages (texte et illustrations). La durée de l’histoire, très longue. Cet exode a pris des années, des décennies mêmes. La vitesse narrative dans Le Caïman sacré est rapide. Très rapide comme la force du fleuve Zio en crue entraînant de gros troncs d’arbre avec un débit ahurissant, en ces temps-là.
Le Caïman sacré est un voyage. Une inclinaison légitime. Celle qui débouche sur les rives de la liberté. Un pas vers un univers à la mesure de l’être dans sa plus grande liberté retrouvée. Une question de droit. Bref plus qu’un voyage, un pèlerinage qu’il nous faut réaliser à chaque fois, pour rendre alerte notre perpétuelle quête de liberté. Agbopletou ne s’en cache pas. Le sommeil d’un peuple bafoué n’est pas un long fleuve tranquille. « Mais quelle eau ! Ce n’était pas une rivière, ça ! C’était bien plus grand ; dix fois plus grand qu’une rivière. Un fleuve immense et en colère qui grondait. Et quelle puissance ! L’eau du fleuve charriait des troncs d’arbres et de vieilles épaves de pirogue, à une vitesse incroyable ! » (p.7)
Le Caïman sacré est une immersion qu’il faut vivre entre les lignes, un pont qui mène le lecteur au cœur de l’éden ! Le livre nous renvoie sans coup férir à cette pensée de Seydou Badian : « tout change et nous devons vivre en notre temps. »

Kokouvi Dzifa Galley

jeudi 15 septembre 2022

Beware of palmtree.



My first directed study film which I had the pleasure of updating as it was without a soundtrack. #afroanimation,#acp3D


dimanche 22 mai 2022


 ACP 3D » a pour objectif de créer une filière de formation pérenne à l’animation en 2D et en 3D, destinée aux jeunes des Etats ACP....

Pendant 18 mois, dix stagiaires ont été formés à la 3D et ont réalisé 5 programmes courts destinés à la télévision.

lundi 12 août 2019

We are in December, the east wind blows on the neighborhood, it is the Harmattan ... he receives in return a smile and respect.

A SMILE FOR CHRISMAS, #Afrocartoon
WIP




mercredi 18 janvier 2017

La guêpe italienne

Annoncé depuis un certain temps, la Vespa revisité par moi bien sûr vient de voire le jour. Reste certes quelques améliorations. En attendant, savourez ce WIP. #team_228. On essaie....







lundi 25 juillet 2016

Le projet TS-0516, Leocadie a évolué et a atteint 50%. Voici les résultats des tests de rendu sous mental ray.
A bientôt pour le résultat final...





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